Le mot de la semaine : tartine

Bannière du mot de la semaine : mains sur une machine à écrire

Les mots de la semaine de NewsInvest se penchent souvent sur des mots en langue étrangère qui ne trouvent pas leur équivalent en français. C’est une perspective qui nous permet de sortir de notre petit monde de francophone pour voir comment on pense ailleurs. Mais, cette semaine, nous avons pris le pari inverse : celui d’évoquer un de ces termes qui nous font cruellement défaut lorsque nous quittons notre langue maternelle pour l’anglais. Et, pour inaugurer cette nouvelle tendance sous le signe du retour en enfance, voici notre premier mot : tartine !

Tartine : un mot délicieux et unique en son genre

Lorsqu’un Français vit à l’étranger pour une longue période, même dans un pays magnifique qu’il ne quitterait pour rien au monde, il y a fort à parier qu’il s’est déjà dit la chose suivante : c’est très bien, tout ça, mais avec une petite baguette ce serait quand même sympa. Mais, non content de le priver de pain frais à chaque coin de rue, une grande partie du monde prive aussi le Français du mot en lui-même qui désigne le casse-croûte le plus simple de tous : tartine.


On peut parfois parler de « tostada » en espagnol. Le mot « tartina » existe en italien. Mais en anglais, par exemple, on se contentera de « bread and butter » pour une tartine beurrée. Une tartine, en anglais, « it’s not a thing« . La tartine est donc un art et une préoccupation toute française.

Un mot polyvalent

Le mot tartine vient, comme on pouvait son douter, du mot tarte, auquel on a apposé le suffixe diminutif « -ine ». La tartine est donc littéralement une petite tarte, qui se différencie de la tartelette car sa base est faite de pain et non de pâte. Mais le français a pris possession de ce terme somme toute très courant pour lui donner moultes significations à travers l’histoire :

  • au XIXe siècle, dans la presse, le mot tartine désigne l’éditorial en première page d’un journal
  • puis, par extension un article vide de sens qui tend à traîner en longueur
  • en argot, « tartine » désigne (comme tarte) une claque
  • aujourd’hui le mot, surtout employé au pluriel, désigne souvent un développement long et inutile, parfois dans l’exagération et dans le sentimentalisme
Littré, 1872

En faire des tartines

« To make whole breads and butters out of it« , est une expression que vous n’entendrez jamais – et c’est bien triste. Mais en France, étaler du beurre (ou du fromage, de la confiture, etc., la liste est sans fin) sur du pain, c’est toute une activité. L’existence même du verbe « tartiner » le prouve. C’est une occupation à laquelle on peut s’adonner. Et comme nous ne faisons pas les choses à moitié, il ne s’agit pas de lésiner sur les quantités. En témoigne l’expression « en faire des tartines », qui signifie, au fond, exagérer, en faire trop, en faire des tonnes… Des tartines, c’est donc des tonnes ! Qu’on se le tienne pour dit, et que l’on étale les garnitures avec la générosité requise !

À bientôt chez NewsInvest pour de nouvelles aventures, sans doute moins culinaires, mais tout aussi gourmandes !

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