Quoi, que, qu’est-ce ? L’année 2023 est à peine entamée et NewsInvest sombre déjà dans la plus basse vulgarité ? Pas de panique, notre choix hebdomadaire ne s’est pas porté sur la réécriture douteuse d’une injure peu créative. Eh non ! Cette semaine, vous découvrirez un terme scientifique des plus intéressants utilisé en médecine, science vétérinaire, écologie, etc. : nycthémère !
Qu’est-ce qu’un nycthémère ?
Formé des mots grecs « nux, nuktos » (la nuit) et « hêmera » (le jour), ce mot désigne une période de temps. Il s’agit, en effet, tout simplement d’une période de vingt-quatre heures correspondant à la succession d’une nuit et d’un jour (ou vice versa). On emploie le terme scientifique de rythme nycthéméral pour désigner le cycle biologique de 24 heures correspondant à l’alternance d’un jour et d’une nuit.
Attention, il se distingue du rythme circadien, du latin « circa », autour, et « dies », le jour. Comme son nom l’indique, ce dernier dure environ vingt-quatre heures et est déterminé par ce que l’on appelle les horloges biologiques. Imaginons, par exemple, que vous passiez trois semaines dans une cave sans lumière du jour et sans repère temporel (génial, 2023 !). Votre corps ne sera soumis qu’au cycle circadien qui est déterminé par des critères endogènes. La mélatonine, une hormone très répandue dans le règne animal, est responsable de la synchronisation de notre rythme biologique sur la durée du jour et de la nuit. Si vous sortez, il y a donc des chances que vous soyez ébloui, certes, mais surtout décalé. Le rythme nycthéméral reprendra ensuite le dessus sur votre horloge biologique. Il la réajustera donc chaque jour pour correspondre au monde extérieur et à l’alternance jour-nuit.
Mais pourquoi en parler ?
Le rythme nycthéméral influe fortement les mouvements des espèces, leurs déplacements et leur capacité à se nourrir. Certains poissons d’eau douce partent en chasse à une heure précise chaque jour car c’est le moment où leur proie de prédilection est sortie. D’autres espèces sortent la nuit car le noir complet leur donne plus de chances d’échapper à leur prédateur. La luminosité ambiante est donc un élément capital pour l’équilibre d’un écosystème.
Or, la pollution lumineuse perturbe profondément le rythme biologique des espèces vivantes. L’absence d’obscurité complète, aussi rassurante qu’elle puisse être, est une menace pour la nature. Par exemple, certains insectes meurent d’épuisement près des éclairages publics avant de pouvoir se reproduire, et toute la chaîne alimentaire est ainsi déréglée.
Que faire pour préserver le nycthémère ?
Les solutions se trouvent avant tout dans la planification urbaine ou rurale. Pour échapper à la pollution lumineuse, le but est de créer une trame noire. Il s’agit d’un maillage territorial fait de zones d’ombres non perturbées par l’éclairage. Pour permettre les déplacements des animaux, on aménage souvent ces zones en couloirs qui communiquent entre eux : les corridors écologiques nocturnes.
Pour les êtres humains aussi, le décalage par rapport au rythme du soleil aurait des conséquences, en particulier sur notre sommeil. On conseille, par exemple, d’éviter les écrans et les sources de lumière trop éclatantes, comme les ampoules blanches et les plafonniers, dans les heures qui précèdent le coucher. Certains praticiens recommandent aussi de dormir plus en hiver qu’en été. Même si l’on est couvert et éclairé, le froid et les jours courts sont fatigants. Nous devrions donc céder, au moins en partie, à la tentation et nous glisser plus tôt sous la couette.
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Alors n’hésitez plus ! Saisissez votre plaid et appuyez sur l’interrupteur ! Et endormez-vous plein de satisfaction car vous connaissez le mot « nycthémère »… 😌
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