Alors que le mois de janvier avance lentement et dans le froid, difficile de ne pas rêver de chaleur et de voyages passés ou futurs. Cette semaine, NewsInvest a donc décidé de vous emmener en voyage au pays de vos envies d’ailleurs et de vos rêves nostalgiques. Partons donc à la découverte de ces mots insaisissables et mélancoliques qui, autour du monde, parlent de ces sentiments doux-amers. Avant d’arriver à notre destination (et mot de la semaine) : hiraeth !
En route !
Vous avez scrollé sur les réseaux sociaux, admiré les photos d’amis ou d’influenceurs posant devant d’idylliques panoramas. Vous avez passé une demi-heure bloqué dans les transports aux heures de pointe et votre esprit s’est mis à vagabonder. Ou alors, vous avez rêvé d’un road trip, d’une croisière, d’un weekend ou d’une semaine loin d’ici… Vous êtes touché par ce sentiment si bien résumé par le mot allemand Wanderlust. Loin de n’être qu’un hashtag populaire sur Instagram, ce mot désigne un désir irrépressible de partir explorer le monde.
Mais ce sentiment ne constitue peut-être pas une véritable envie d’aventure. Sinon, pourquoi partons-nous tous vers les mêmes lieux touristiques dont les images ont fait le tour du monde ? Certes, la beauté des paysages attire, mais, surtout, une impression de douceur familière s’en dégage. Nous les avons tellement vus, en avons tellement entendu parler, que nous croyons les connaître. Nous éprouvons alors une forme de nostalgie toute particulière : Fernweh. Une nostalgie, un mal du pays qui s’attache à des endroits jamais visités.
Sans doute avons-nous besoin de nous éloigner de notre chez-nous quotidien. Ce dernier n’est d’ailleurs peut-être pas l’endroit où nous nous sentons vraiment chez nous : notre Heimat. Le Heimat, c’est l’endroit où nous nous sentons à notre place, que ce soit une ville, un village, un pays, une maison. Retourner vers ce lieu, c’est peut-être ce que vous cherchez à faire en ce moment, mené par un sentiment particulier : saudade. Un mot portugais qui désigne une nostalgie empreinte de mélancolie (à moins que ce ne soit l’inverse).
Mais si les couleurs de la terre et de la lumière de votre région de cœur ne vous émeuvent pas, peut-être sont-ce plutôt les personnes qui y sont associées. Pour en parler, choisissez donc le mot roumain dor, qui évoque la nostalgie ressentie pour une personne aimée. Une impression souvent renforcée par notre connaissance du caractère éphémère de ces moments partagés, une prise de conscience que les Japonais nomment mono no aware. Ce concept esthétique doit pousser à l’émerveillement face à cette fragilité, à une forme d’empathie envers les choses parfois appelée « sensibilité pour l’éphémère ».
Cette absence, plus fortement ressentie lors de périodes maussades, provoque parfois une réaction bien différente. Par exemple, le mot gaélique irlandais beochaoineadh désigne une lamentation qui déplore l’absence d’une personne vivante, mais partie loin. Car ainsi va la vie. Les moments passent, les gens partent, les jours s’enfuient après le Nouvel An… et nous nous débattons avec un vague à l’âme que Chateaubriand ne renierait pas.
Ce qui nous mène à notre mot de la semaine, le gallois hiraeth. Il renvoie à un sentiment de nostalgie pour un lieu où l’on ne peut retourner ou qui ne nous a jamais appartenu. Pourquoi en parler ? Parce que toute nostalgie n’est peut-être qu’hiraeth. Un sentiment fabriqué pour un lieu ou un temps qui n’a jamais été aussi parfait que nous l’imaginons, et que nous trouverions changé si nous pouvions y retourner…
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Ça y est ? Vous êtes de bonne humeur ? Loin de nous l’idée de plomber l’ambiance, bien au contraire. Débarrassons-nous de ces regrets et tristesses insolubles, et profitons du moment présent ! Ou alors, si vous n’avez d’autre remède à la mélancolie, lisez ici d’autres publications de NewsInvest. Promis juré, l’atmosphère est en général plus enjouée ! 😊