Black Friday : origine d’une tradition commerciale

Image représentant des ballon et un écriteau 'Black Friday sales'

Spots publicitaires à la télévision, affiches dans les transports, annonces sur les réseaux, réclames, slogans et autres crieurs de rue… C’est sûr, vous n’échapperez pas au ‘Black Friday’. Et comme c’est aujourd’hui, NewsInvest vous invite à découvrir l’origine de cette tradition commerciale, depuis ses débuts aux États-Unis, jusqu’à nos jours.  

Black Friday : origine de l’expression

On a pu récemment lire sur les réseaux sociaux que l’origine du ‘Black Friday’ remonte à l’époque de l’esclavage et désignerait une journée où les esclaves noirs étaient vendus à moitié prix. Bien que plausible, cette théorie n’a aucun fondement historique.

En réalité, il est assez courant d’utiliser l’adjectif ‘black’ pour désigner un jour calamiteux. De même qu’en français on parle souvent de vendredi noir dans les transports en cas d’embouteillages ou de grève. Il y a donc eu un certain nombre de ‘black Fridays’ dans l’histoire des États-Unis. Le premier recensé remonte à septembre 1869, lorsque deux spéculateurs, Jay Gould et James Fisk, tentent de manipuler le cours de l’or, créant une panique boursière.

Photographie d'un tableau noir portant des colonnes remplies de chiffres. La photographie est surmontée de l'inscription manuscrite 'Black Friday'
Tableau de la ‘Gold Room’ à la bourse de New-York
le jour du Black Friday de 1869

L’expression ‘Black Friday’ désigne aujourd’hui précisément le quatrième vendredi de novembre, lendemain de Thanksgiving. C’est le journal Factory Management and Maintenance qui l’utilise pour la première fois en 1951. Elle fait alors référence au fait que beaucoup d’ouvriers se font porter pâle le lendemain du jeudi de Thanksgiving, afin de profiter d’un weekend prolongé. Mais cet usage ne perdure pas, et c’est un autre sens qui prend le dessus par la suite.

À cette période, la police de Philadelphie et de Rochester parle de ‘Black Friday’ et de ‘Black Saturday’ pour qualifier ce weekend, le plus chargé de l’année en termes de foule et de circulation. Il signe en effet le début de la saison des achats de Noël, et les acheteurs, profitant de leurs congés, se pressent dans les magasins. En 1961, les associations de commerçants et la ville de Philadelphie tentent de rebaptiser ces jours ‘Big Friday’ et ‘Big Saturday’, afin d’éviter la connotation négative. En vain, ‘Black Friday’ restera dans les usages.

Origine de la fête commerciale

Dans les années 70 et 80, le terme fait lentement son chemin, en commençant par la côte Est des États-Unis. Mais l’expression attire bientôt l’attention de tout le pays. Certains commerçants décident de lui donner une nouvelle signification. À l’époque, un grand nombre de détaillants n’enregistrent pas de bénéfice pendant l’année, car les ventes sont faibles. C’est seulement à partir de fin novembre et de la frénésie des achats de Noël qu’ils récupèrent leurs investissements. Leurs comptes ne sont donc plus dans le rouge, et les sommes s’affichent en noir, d’où le ‘Black Friday’.

Cependant, le basculement le plus intéressant est celui opéré du point de vue du marketing. Les commerçants se saisissent de l’expression pour en faire une force. Cette journée noire où les magasins sont bondés attirera davantage encore si l’on propose des remises alléchantes aux clients. C’est le début des cohues dans les grands magasins où les acheteurs s’arrachent (littéralement) les articles en promotion.

Imagé représentant une foule de personnes tentant se
La foule des acheteurs dans un magasin d’électronique en 2018 au Brésil

Le Black Friday dans le monde et à l’ère du numérique

Depuis les années 1990 et 2000, le phénomène se répand au Mexique, en Afrique du Sud, en Australie ou encore au Canada — où les Québécois le baptisent ‘vendredi fou‘. Mais c’est l’avènement de l’ère du commerce en ligne qui répand le ‘Black Friday’ dans le reste du monde. C’est l’occasion d’appliquer des remises exceptionnelles valables 24 heures.

En France, où le ‘Black Friday’ est arrivé en 2010, des lois encadrent les périodes de soldes et empêchent les mêmes démarques qu’aux États-Unis dans les magasins physiques. Mais six enseignes de e-commerce ont fondé récemment une autre ‘tradition’ française. En 2018, CDiscount, Rue du Commerce, Showroomprivé, Fnac-Darty, Boulanger et La Redoute lancent les ‘French Days’, des périodes de promotions de trois à cinq jours organisées deux fois par an. La tradition américaine fait donc des émules chez nous.

Les énormes profits engrangés lors du ‘Black Friday’, en particulier par les plateformes de vente en ligne, ont mené à une extension de cette traditionnelle journée noire. De plus en plus, on propose une ‘Black Week’, avec des promotions qui durent une semaine, et des démarques supplémentaires le vendredi. Sans oublier le ‘Cyber Monday’ qui suit, avec des remises sur les équipements informatiques.

Ce tourbillon de remises et d’incitations à la consommation en partie superflue vous donne peut-être le tournis. Le Black Friday, origine de ce genre d’occasions, n’est certainement plus la seule. Or, à l’heure où les fêtes de fin d’année arrivent, on peut déplorer qu’elles soient devenues, depuis longtemps peut-être, une célébration commerciale. On oublie trop souvent l’impact écologique d’une telle débauche matérialiste, même si elle ne survient qu’une fois par an. Cet hiver, en particulier, les défenseurs d’une certaine sobriété ne manqueront pas de pointer du doigt, à juste titre, le rôle du ‘Black Friday’.

Image représentant une étiquette : à bientôt !

Voilà ! Désormais, vous savez tout du ‘Black Friday’, de son histoire, aux États-Unis et dans le monde, et de ses partisans et détracteurs. Comme toujours, n’oubliez pas que nous publions chaque semaine de nouveaux articles. Retrouvez-nous sur la page NewsInvest et sur LinkedIn. Et à bientôt, pour de nouvelles aventures ! 👋

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